Le chat est une espèce très territoriale. Ainsi, les chats qui ont un accès à l’extérieur ont tendance, s’ils présentent un caractère belliqueux, à se bagarrer occasionnellement, voire fréquemment, pour défendre leur petite parcelle de terrain.
Au cours de ces bagarres, des morsures et des griffures peuvent avoir lieu et il n’est pas rare d’observer alors le développement d’un abcès sous-cutané. Mais pas de panique, les abcès se soignent très bien chez le chat. Néanmoins, il est primordial de les prendre en charge le plus précocement possible.
Un abcès correspond à une infection bactérienne et, plus particulièrement, à l’accumulation de pus au sein d’une coque dure. En cas d’abcès sous-cutané, celui-ci se situe, comme son nom l’indique, dans les couches de tissu situées sous la peau de l’animal.
Le pus correspond à un liquide formé par un mélange de bactéries, de cellules mortes et de cellules inflammatoires (principalement des globules blancs, aussi appelés granulocytes neutrophiles).
La présence d’un abcès sous-cutané se manifeste par un gonflement sur le corps de votre animal. C’est pourquoi vous pouvez sentir comme une boule (parfois chaude) au niveau du pelage en caressant votre chat. Par ailleurs, cela lui provoque généralement un sentiment de gêne, voire de douleur, au moment où votre main passe sur cette boule.
Les abcès évoluent sur une courte durée (plusieurs jours). Dans un premier temps, lorsqu’il est en formation, l’abcès est d’abord très difficile à détecter, même en réalisant un examen clinique approfondi. Une ou plusieurs plaies peuvent être présentes sur la peau mais elles sont souvent bien dissimulées entre les poils de l’animal. A ce stade, une réaction inflammatoire localisée se met en place, avec un afflux de cellules inflammatoires (macrocytes) au niveau de la plaie pour mettre en œuvre le processus de cicatrisation. Ceci engendre l’apparition d’un gonflement de consistance dure et parfois chaud.
Après 48h environ, la consistance de la masse se ramollit. Celle-ci peut être identifiée en caressant l’animal. Il s’agit d’un abcès mûr. Celui-ci finira toujours par percer spontanément s’il n’est pas pris en charge médicalement car la peau au niveau de cette zone va se distendre puis nécroser. Un écoulement de liquide purulent, à l’odeur nauséabonde, pourra alors être observé.
Lorsque l’abcès a percé, on observe une plaie béante, souvent volumineuse, au niveau de la zone de l’abcès, laissant la totalité des tissus sous-cutanés complètement à vif.
Dans l’immense majorité des cas, le développement d’un abcès chez le chat fait suite à une morsure ou à une griffure, plus ou moins profonde, infligée par un congénère au cours d’une bagarre pour une compétition territoriale ou en période de chaleurs des femelles par exemple.
A l’occasion de ces blessures, des bactéries initialement présentes dans la cavité buccale ou sur les griffes du chat agresseur, voire sur la peau du chat agressé, sont alors inoculées sous la peau du chat agressé et vont, dans certains cas, se développer pour former un abcès.
Les abcès sont généralement très douloureux pour l’animal, notamment lorsque celui-ci n’est pas percé. La masse sous-cutanée est alors volumineuse et la peau est sous tension. Les structures de la peau sont comprimées par le pus. La gestion de cette douleur est l’une des raisons pour lesquelles un abcès doit être pris en charge rapidement afin de soulager l’animal.
Lorsque l’abcès a percé, en général, l’animal est beaucoup moins gêné. En revanche, l’aspect de la plaie peut être très spectaculaire pour le propriétaire (écoulement purulent en quantité, zones cutanées très endommagées) et nécessite d’être examiné par un vétérinaire afin de déterminer quelle prise en charge doit être mise en place.
Dans ce cas, il est possible de nettoyer la zone à l’aide d’un désinfectant classique (chlorhexidine, bétadine...) et de compresses. Par souci de propreté, il est recommandé de maintenir votre animal à l’intérieur. Enfin, par mesure de précaution, il est fortement recommandé de présenter votre animal à un vétérinaire afin que celui-ci évalue la nécessité ou non d’intervenir chirurgicalement sur la région concernée par l’abcès.
Il est bien évidemment impossible d’empêcher des chats de se déplacer et de venir à la rencontre d’autres chats afin de se disputer un territoire. Néanmoins, l’une des mesures les plus efficaces en termes de prévention est la stérilisation, aussi bien des mâles que des femelles, qui permet généralement de diminuer de manière significative le risque de fugues et de bagarres.
Les chats mâles, une fois castrés, deviennent habituellement moins enclins à se bagarrer, et les femelles stérilisées, elles, n’attireront plus de mâles sur leur territoire. Attention, stérilisation n’est absolument pas synonyme de changement de comportement dans 100% des cas, certains chats resteront agressifs envers leurs congénères malgré tout.
Il est important de noter que le fait d’agir pour éviter les griffures et les morsures entre chats permet également de limiter les risques de transmission de maladies graves comme le FIV (aussi appelé SIDA du chat) et la leucose féline.